Il y a quelques jours, nous avons visionné un film qui a marqué la jeunesse de ma mère. Elle l'a enfin trouvé en DVD et avait très envie de le revoir avec nous après trente ans de souvenirs diffus dans sa mémoire, The Music Lovers de Ken Russell. Ce film retrace la vie de Tchaïkovski, ses grandes angoisses, son homosexualité, l'amour de sa mécène, son mariage désastreux et sa musique. Je dois avouer que ce film m'a dérangé car il est violent de par sa musique incessante, sa mise en scène, la folie d'un des personnages, le rejet total du corps féminin par Tchaïlovski... En résumé, un tourbillon de facteurs déstabilisants.
Le lendemain, après le dîner, je ne me sentais pas vraiment bien, un trop plein d'excès en tout genre j'imagine. Je me suis assise sur le canapé devant le film de canal + cinéma de première partie de soirée, sans grande conviction mais avec néanmoins un peu de curiosité. Quelle fut ma surprise lorsque je me suis prise au jeu de ce film d'époque, Hysteria de Tanya Wexler, qui me narrait l'histoire de l'inventeur du vibromasseur comme remède contre l'hystérie des femmes dans l'Angleterre Victorienne. Une histoire plaisante, sans grand intérêt mais avec une actrice que j'aime beaucoup, Maggie Gyllenhaal et des combats féministes, certes déjà vues, mais qui font du bien.
Ces deux films sont totalement différents, et m'ont procuré des sentiments très opposés. L'un m'a complètement secouée, embarrassée, tandis que l'autre m'a fait rire et m'a réjouie. Si je réfléchis, cela peut paraitre étonnant, mais je pense que le premier a eu plus d'impact sur moi et c'est celui là qui, finalement, va davantage compter et j'aurais du mal à l'oublier.
Même si je n’ai pas vu les deux films, la sensation décrite ici est bien connue de nous tous.
RépondreSupprimerNombreux sont les exemples qui illustrent ton article. Ce qui nous reste d’un film n’est parfois qu’une scène clef d’un long métrage parfois inintéressant ou tout simplement masqué par une scène culte violente, touchante ou émouvante .
On se rappelle dans taxi driver surtout de la scène de robert de Niro devant la glace ; dans le cercle des poètes disparus on se souvient très bien de la scène finale émouvante des élèves sur la table prononçant " Ô Capitaine, mon Capitaine !" et enfin quand on évoque les tontons flingueurs on se remémore aisément la scène de la cuisine.
« je pense que le premier [The Music Lovers] a eu plus d'impact sur moi et c'est celui-là qui, finalement, va davantage compter et j'aurais du mal à l'oublier. » Ce que tu as écris là m’a donc mis la puce à l’oreille et je me suis donc demandé pourquoi le émotions fortes , les mauvais souvenirs ou les déceptions s’impriment mieux dans notre mémoire alors qu’ on voudrait s’en débarrasser pour ne laisser place qu’aux bons moments et agréables souvenirs.
J’ai eu donc une partie de ma réponse sur internet et……d’un point de vue neurologique tout cela est complètement normal. En effet plus les scènes de violence, les frissons, les désillusions ou les regrets sont forts et plus ils s’impriment durablement dans notre mémoire…..c’est le circuit de papez.
RASSURONS NOUS TOUT CELA EST DONC PARFAITEMENT EXPLIQUABLE SCIENTIFIQUEMENT CEST DONC NORMAL….
petite explication en vidéo:
http://www.dailymotion.com/video/xvq63o_la-memoire-et-le-circuit-de-papez_tech#.UO0m-W_aW21
Merci beaucoup pour cette précieuse explication, je comprends mieux le paradoxe ;)C'est rassurant de connaitre la cause scientifique...
RépondreSupprimerMerci pour l'explication scientifique ! Très beau papier.
RépondreSupprimerC'est tout de même bon signe d'être par marqué par les évènements moins habituels, ou à connotations négatives. Cela signifie que la majeure partie de nos souvenirs respire le bonheur, à en devenir presque banal.
Donc nous vivons bien !!!
Si les bons souvenirs étaient rares ils nous marqueraient plus de par leur rareté...
Je n'ai pas eu l'occasion de voir le film de Ken Russel dont tu parles mais comme toi j'ai vu Hysteria intriguée par les critiques élogieuses qu'il y avait et j'ai beaucoup aimé. Les deux acteurs principaux sont assez géniaux ( en VOST quel bonheur) et certains dialogues et situations sont vraiment très drôles tout en montrant un fait de société important de l'époque
RépondreSupprimerOui, un film qui donne le sourire...
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