Je n’avais jamais lu ce grand classique de la langue française… Un ami, m’a
fortement conseillé de m’y plonger lorsque je lui fis cette confession.
Tu verras, m’a-t-il dit, tu n’en sortiras pas indemne. Et ne sois pas
surprise, a-t-il précisé, la forme illustre le fond.
Il voulait parler de l’écriture à la fois simple, épurée, comme distante du
propos.
Le narrateur est, lui aussi, comme détaché de sa vie, de ses actes… Du
moins, on le croit. Il est, en réalité, en phase avec le présent, il vit le moment, sans
calcul ni bavardage, il avance tout simplement un pied devant l’autre, comme en méditation permanente, libre.
Il va être jugé par ses pairs au sens propre comme au figuré, il va être
désigné comme un coupable mais d’une certaine manière il sera la victime du
carcan sociétal.
J’ai été particulièrement happée par le force de vérité de ses pensées,
attendant la mort dans sa cellule en regardant le ciel. « Devant cette
nuit chargée de signes et d’étoiles, je m’ouvrais pour la première fois à la
tendre indifférence du monde. De l’éprouver si pareil à moi, si fraternel
enfin, j’ai senti que j’avais été heureux, et que je l’étais encore. »
Un livre court mais fort de sens, à lire et à relire.