Bodysurf, par Grégory Jacques.

lundi 16 septembre 2013



En cette rentrée 2013, je remercie Charlotte de me prêter sa plume et son réseau pour vous faire part d’une passion qui me hante depuis mon plus jeune âge : l’océan.

Seignosse

Ayant passé la plupart de mes vacances sur la côte landaise, plus particulièrement à Seignosse, je n’ai eu de cesse de passer le plus clair de mon temps au milieu de ses rouleaux redoutables formés par ses bancs de sable si particuliers. Les Estagnots, c’est chez moi ! Et s’il y a une dizaine d'années cette plage n’était pas encore bien connue, aujourd’hui elle est le rendez-vous d’une multitude de surfeurs et est réputée mondialement. Elle fait partie de l’une des dix étapes du championnat du monde de surf. Elle fait donc partie du top 10 des meilleures vagues du monde. Jolie !! J'ai beaucoup de chance d’avoir pu grandir auprès de cette plage que je retrouvais chaque vacances et c’est avec beaucoup de respect que je reviens rendre visite religieusement à mon sanctuaire...

Au commencement...

Des débuts difficiles nous ont réunis et je dois avouer que mes premiers pas dans ces eaux ne furent pas de tout repos, tantôt tétanisé par la peur des impressionnantes vagues et des discrètes et puissantes baïnes, tantôt euphorique à la vue d’un drapeau vert qui, enfant, signifiait patauger, jouer et nager en toute sécurité.  
En grandissant, les choses évoluèrent et les vagues, ennemis redoutables devinrent peu à peu des alliées. C’est  à ce moment-là et en regardant mon père, que j’ai pu commencer à maitriser ces éléments, à comprendre leur fonctionnement et à prendre un plaisir fou dans ces vagues. 
Comment ? Le bodysurf !
Je ne peux que le remercier de m’avoir enseigné l’art de prendre une vague ! Peu connu et surtout réduit à l’état de spectateur par son descendant le surf, le bodysurf est la plus pure façon de glisser sur une vague avec un seul élément nécessaire pour sa pratique : son corps. Autant vous dire qu’il est à l’origine de toute glisse sur une vague !
Comment ça marche ?
Pour ce faire, rien de plus simple, il suffit de nager au moment où la vague se brise et celle-ci vous emmène tout à coup dans un voyage à couper le souffle. La sensation ressentie en devient presque indescriptible : ressentir la vitesse sur la vague, l’eau d’origine si fluide et ruisselante durcir comme du béton, la sensation de vitesse qui parcours tout son être et le plaisir de liberté transcendent.

La fameuse session matinale !

Ces moments de plaisir sont encore décuplés par le contexte naturel. Car les surfeurs le savent bien, la session parfaite se mérite et les efforts consentis ne sont pas à la portée du lève-tard. 6h30, le réveil sonne. Les préparatifs commencent. Penser à la combi, attraper ses palmes, prendre quelques forces, et nous voilà partis pour la fameuse session du matin, celle où la mer est dans son plus simple appareil, belle, avec peu de vent ou un bon vent de terre. On arrive sur la plage comme les premiers rayons de soleil venant  peu à peu illuminer nos empreintes fraiches sur le sable immaculé. Puis le moment vient, charnière, celui de choisir son spot, son “bol”, bref la vague qui nous procurera les sensations désirées.
J’y vais, je n’y vais pas...
Au début la joie nous envahit de voir ces magnifiques vagues se courber, dérouler, et s’écraser sur la plage. Mais lorsque la houle dépasse le mètre 50, les choses se compliquent et ce n’est que dans l’eau, au moment d’affronter ces majestueux murs d’eau que la peur commence à faire son apparition. Le premier canard (moment où l’on passe sous la vague) est crucial, c’est lui qui va nous éclairer sur la dangerosité du jour. Et il arrive souvent que l'on se retrouve déstabilisé. Un canard pas assez profond et là c’est dur !  Retourné par sa force, balayé par sa puissance, maintenu sous l’eau pendant plusieurs secondes (qui nous paraissent une éternité), on revient à la surface avec cet étrange sentiment d’hésitation qui survient. Surtout que la vague suivante arrive très vite... Dois-je continuer ou rebrousser chemin ? Il faut avouer que si je n’avais pas mes amis à mes côtés  pour m’épauler j’aurais plus souvent passé mon temps à bronzer qu’à surfer. Donc, on insiste, on prend son courage à deux mains et on affronte cette puissance brute. Et à force d’abnégation on trouve le bon moment pour passer cette barre, immense pour nous. Une fois fait, ouf ! Ca y est, la tranquillité reprend, on récupère quelques secondes au large avant de débuter les festivités !!!

Egoïsme ?!

La session bat son plein, des droites, des gauches, des tubes, quelques vrilles et déjà le plaisir est à son comble ! Pendant une, deux ou trois heures, on ne cesse de recommencer, ce va et vient incessant entre la mort d’une vague et sa naissance, en voyant celle-ci ressusciter à l’infini.
Comme tout sport individuel, le plaisir que l’on prend est souvent solitaire et on ne peut penser qu’à soi lorsqu’on décide d’aller à l’eau et de choisir sa vague. Ayant pratiqué beaucoup de sport d’équipe, je me suis souvent senti désœuvré et frustré de ne pas retrouver des sentiments de cohésion et de partage. Mais finalement, lorsque je suis dans l’eau, avec mes amis, voir les sourires de chacun après une belle vague, partager les peurs précédemment énoncées, les affronter ensemble, profiter de cette nature qui nous entoure et se remémorer les sessions passées font toute la magie de la glisse.


Je vous conseille cet article du français Fred David, champion du monde de bodysurf.


Teaser du Quiksilver Pro France 2013




3 commentaires:

  1. Très beau récit d'une passion géniale avec es photos magnifiques.
    Grégory, tu comptes aller à Hossegor pour la manche du Championnat du Monde de Surf?

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  2. Merci Emeline.
    Depuis le temps que je te lis il serait bon qu'on se rencontre ou que tu passes à la maison ! Je serais présent oui. L'année dernière ce fut un très bon moment : les surfeurs venaient s’entraîner, lorsqu'ils avaient passé leurs séries, sur les spots alentours. Ceci nous a permis (mon ami et moi) de côtoyer les grands noms du circuit (Mick Fanning, John John Florence pour les plus réputés). Très impressionnant dans l'eau par leur aisance et leur puissance.
    Et toi ? ça te dirait ? Perso je conseille à tout le monde de venir, il y a souvent des animations et des concerts à cette période, pas que du surf...

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  3. ça me tenterait bien sur une de ces prochaines années...Je suis depuis toute gamine pratiquement tout dans le sport. (Rugby en priorité, Sud Ouest oblige ), mais beaucoup de sports collectifs, Tennis cet et j'aime beaucoup le surf et les sport de glisse...Presque tout sauf la boxe, lutte et consorts...Je ne suis venue dans les Landes et au Pays Basque que 2/3 fois.
    Mon frère et ses amis viennent à Hossegor depuis des années une semaine pour vivre cette semaine de compétition.
    C'est quelque chose que j'aimerai bien vivre un jour ou l'autre ( dans les prochaines années donc.
    Pour raison de santé, je ne pourrai jamais essayer le surf, bodysurf...Mais si j'adore la cohésion et l'état d'esprit des sports collectifs, pouvoir prendre les vagues seul doit être un plaisir immense et tu le décris parfaitement.
    Je me suis régalé à te lire. Tu habites dans les Landes? Moi je suis de l'Aveyron donc sans doute un peu loin mais je suis ravie d'avoir trouvé cet endroit où je me retrouve dans tant de choses. A bientôt par ici. Encore merci d'avoir partagé tout ceci

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